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Cette ancienne abbaye cistercienne, nichée au creux d'un vallon
des Corbières, occupe un site silencieux peuplé de cyprès,
de romarins, de lauriers-tins, de cystes.
Les belles tonalités ocre et rose du grès des Corbières
dont l'édifice est construit, contribuent à créer,
au soleil couchant, une atmosphère de paix et de sérénité.
Elle est devenue propriété privée depuis 1908.
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Notre visite commencera par la cour d'honneur puis le refectoire
des convers. |
Le réfectoire dont la longueur avoisine les cinquante mètres permettait
d'accueillir les 180 ou 200 convers qui à l'époque étaient dispersés dans
les 25 granges que Fontfroide possédait entre Béziers et Perpignan. Construit
vers 1210, le réfectoire se divise en cinq travées couvertes de voûtes
d'ogives étalées. Les arcs doubleaux de profil carré, les ogives et les
nervures se fondent dans les murs.
La lumière pénètre par des larges fenêtres et des portes qui ont été
ouvertes au XVIIIème siècles et sont fermées par de somptueuses grilles
en fer forgé.
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La ruelle des convers.
Marquant la frontière entre les bâtiments conventuels et les bâtiments
des convers, la ruelle des convers permet aux frères d'accéder au cellier,
aux convers de se rendre à l'église, sans déranger l'office psalmodié
par les moines, installés dans la partie opposée de la nef. A Fontfroide
la ruelle est un long corridor voûté en demi berceau.
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Le Cloître |
A l'intérieur de l'abbaye, le cloître est le point de convergence
de la vie journalière des moines : lieu de passage de la prière au repas,
du repas à l'étude ; c'est là aussi là que les moines méditent en marchant
ou se consacrent à la lecture. C'est autour du cloître que s'organisent
les différents bâtiments des moines selon le plan type. Le cloître de Fontfroide
a été construit en deux temps mais cela ne nuit nullement à l'harmonie qui
se dégage du lieu dominé par le clocher de l'abbatiale. |
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La galerie sud ou galerie de la collation jouxte le collatéral.
C'est la plus ancienne des galeries avec des colonnettes en marbres colorés
surmontées de chapiteaux aux motifs végétaux les plus variés. Tout le
long de la galerie sont posés des bancs où les moines pouvaient
s'asseoir pour lire ou méditer et où la communauté se réunissait tous
les soirs à la fin du travail et avant la repas du soir autour du père
abbé qui lisait et commentait les textes patristiques extraits le plus
souvent du recueil des " Collationes " de saint Jean Cassien. On trouve
également dans cette galerie deux bassins qui servaient au rite du mandatum
: le lavement des pieds que les cisterciens pratiquaient mutuellement
chaque semaine.
Salle capitulaire
Chef d'œuvre de l'art roman, la salle capitulaire marie la sobriété
et la majesté, la puissance et la légèreté. La salle a été construite
entre 1180 et 1280, et utilise les mêmes principes architecturaux que
le transept. La voûte de la salle utilise des ogives toriques faites de
longs claveaux pénétrant dans l'épaisseur de la voûte et retombant en
fuseaux entre les doubleaux carrés en plein cintre surbaissé. Contre les
trois murs pleins, arcs et nervures reposent sur des chapiteaux très simples
de colonnes engagées. Au centre, ogives et doubleaux sont soutenus par
quatre colonnes de marbre surmontées de chapiteaux ornés de deux rangs
de feuilles de citel. Deux bancs de pierre superposés courent le long
des murs. Trois fenêtres percées dans le mur du fond éclairent la salle.
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L'abbatiale |
L'abbatiale, toujours construite sur le point le plus haut
du monastère, respecte le plan basilical traditionnel en forme de croix
latine. Le sanctuaire regarde au levant pour honorer le Dieu du jour nouveau.
A Fontfroide, les travaux de construction de l'abbatiale commencèrent par
ceux de la nef dès l'affiliation en 1145, ou au plus tard en 1157. Ils se
poursuivirent par ceux du transept et du chœur qui furent vraisemblablement
terminés vers le milieu du XIIIème siècle. |
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La nef : Rythmée par cinq travées, la nef élève jusqu'à 20 mètres
sa voûte en berceau brisé. Les colonnes géminées et les arcs semblent
comme suspendus au-dessus du sol, dont ils sont séparés par " un massif
polygonal de maçonnerie, sans autre ornement qu'un épais quart de rond
à sa partie supérieure. Cette nef est contrebutée par deux collatéraux
dont la voûte en demi berceau monte à 14 mètres. Dans le collatéral sud
s'ouvrent cinq chapelles datant du début du XIVème siècle, sous l'abbatiat
de Jacques Fournier. La communauté à cette époque compte de plus en plus
de prêtres qui doivent célébrer leur messe privée, après la messe conventuelle,
mais tous ensemble afin de ne pas perturber les horaires de la journée.
La croisée des transepts et le chœur : le transept a été élevé
après la nef, à la fin du XIIème siècle et probablement remanié au début
du XIVème. Les trois travées sont couvertes d'une voûte d'ogive au profil
torique. A la croisée centrale, la clé de voûte a été remplacée par un
oculus. Côté nord un escalier mène directement au dortoir des moines ;
une tribune, jouxtant l'escalier, a été édifiée vraisemblablement au XIVème
pour permettre aux moines âgés de suivre les offices. Côté sud, on distingue
encore l'emplacement de la porte qui conduisait au cimetière où moines
de chœur et convers étaient enterrés.
Le sanctuaire est toujours surélevé d'une hauteur d'au moins
deux marches par rapport au sol de l'église et l'autel d'encore une marche
pour que tous les regards, convergeant vers l'officiant, puissent le voir.
Le chœur est couvert d'une voûte d'ogive. On aperçoit du côté de l'Evangile
les vestiges très mutilés de tombeaux qui furent ceux des vicomtes de
Narbonne. En face on distingue encore le lavabo. Au fond, l'abside polygonale
est, contrairement à la tradition cistercienne, voûtée en cul de four,
souvenir persistant de l'architecture romane languedocienne.
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Dortoirs
Donnant sur le cloître, on trouve l'ensemble des bâtiments des moines
mais, après les transformations apportées au XVIIIème siècles aux bâtiments,
il ne reste dans l'état initial que le dortoir des moines. Les autres
pièces ont subi des modifications tant dans leur architecture que dans
leur destination. Le dortoir des moines, situé au dessus de la salle capitulaire
communique d'un côté avec l'abbatiale de l'autre avec les autres pièces
conventuelles par un escalier de jour.
Des cellules ont été aménagées au XVIème siècle à l'étage, donnant sur
le promenoir qui sert également à recueillir l'eau de pluie qui était
stockée dans une citerne enfouie sous le jardin du cloître. Le plan type
d'une abbaye comprend deux bâtiments bien distincts, un pour chaque communauté
: les bâtiments des moines à l'est, attenant au transept pour permettre
de se rendre directement aux offices, à l'ouest, le bâtiment des convers
ouvert vers le monde séculier où ils œuvrent. Le réfectoire et le cellier
sont construits de part et d'autre de la porte d'entrée primitive du monastère.
A l'étage le dortoir a été en partie transformé au XVIII en cellules pour
les hôtes de l'abbaye.
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Le cellier et le dortoir des convers.
Le cellier est une salle basse, voûtée et de vastes proportions, avec
des murs épais qui prennent appui directement sur le rocher. Il communique
directement par un escalier avec le dortoir des convers situé juste au-dessus.
C'est dans cette belle pièce que les moines stockaient les récoltes. L
e dortoir des convers est une superbe salle très vaste avec une voûte
de grès rose en berceau brisé, sans aucun doubleau. Dans sa partie méridionale
cet espace contenait un grenier où les sacs étaient hissés par des ouvertures
latérales. La partie opposée, de l'autre côté de l'escalier, autrefois
dortoir, a été transformée en hôtellerie avec de vastes cellules éclairées
par de larges fenêtres à meneaux. Les quatre fenêtres du dortoir accueillent
des vitraux qui sont des puzzles réalisés par René Billa avec des débris
récupérés de grandes verrières de cathédrales ou d'églises du Nord et
de l'Est de la France détruites pendant les combats de la première guerre
mondiale.
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