LA VALETTE

 

 

 

 

Création des Chevaliers de l'Ordre de Malte, La Valette constitue l'un des plus beaux ensembles fortifiés du monde, classé au Patrimoine mondial par l'Unesco.

Passé le souvenir des galères turques du Grand Siège, elle est devenue, derrière ses solides remparts, une cité d'art parée d'ornements baroques.
Après le départ des Grands Maîtres en 1798, le passage de Napoléon Bonaparte et l'arrivée des Britanniques, La Valette est restée la capitale de Malte avec ses ministères discrets et bien logés dans des bâtisses baroques, ses rues rectilignes qui montent et descendent, son promontoire rocheux, ses jardins suspendus, ses 24 églises,.....

 

Situer la ville sur la carte de Malta

 

 

 

 

 

En flânant dans la citadelle

L'entrée dans la citadelle débute d'abord par la Fontaine du Triton, très grande place, terminal de tous les bus de Malte avec au centre une fontaine puis par une note anachronique : City Gate, immense arche en marbre de style mussolinien, pur exemple d'architecture fasciste ! construite par un architecte italien ami du Duce ... Qu'importe si quelques années plus tôt La Valette fut assiégée par l'Allemagne nazie !

Ensuite c'est la rue de la République, avec de nombreux commerces, bureaux, le musée d'archéologie, une entrée de la Co-Cathédrale et le palais des Grands Maîtres.

 

Triq il Merkanti (la rue des Marchands) et son marché est une rue parallèle à la rue de la République. On y trouve le Palazzo Parisio avec sa façade austère où séjourna Napoléon Bonaparte, en face l'ancienne auberge d'Italie, plus loin l'auberge de Castille et Léon, palais baroque abritant le bureau du premier ministre et à proximité l'église Notre Dame des Victoiress construite par Laparelli et l'architecte Cassar.

 

 

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En flânant sur les remparts

C'est depuis le bastion St Salvatore que l'on a une très belle vue sur le fort Manoel (sur l'île du même nom) ainsi que sur l'église anglicane Saint-Paul avec son clocher pointu, non loin de l'église des Carmes. Le fort Saint-Elme sera vite visité puisque fermé ... seul le musée de la guerre est ouvert.

L'hôpital des Chevaliers est un sévère bâtiment qui rappelle que l'Ordre des Chevaliers de Saint-Jean n'avait pas seulement une vocation militaire, mais qu'il fut dès l'origine un ordre hospitalier. Sous la Grande Salle (une nef longue de 155 m) des extensions furent taillées à même la roche du mont Sciberras pour créer deux autres niveaux de salles souterraines. En 1787 l'hôpital général comptait 563 lits.
Aujourd'hui il abrite le Centre de conférence méditerranéen. Le sous-sol abrite un musée qui retrace les grandes pages de l'histoire de l'Ordre et ses activités hospitalieres.

 

Lower Barraca Gardens renferment un curieux monument en forme de temple dorique : c'est le mémorial de Sir Alexander Bell qui mena le siège contre les troupes Bonapartistes en 1798.
En face, sur l'éperon rocheux, le monument commémoratif de la deuxième guerre mondiale.

 

Upper Barraca Gardens est un ancien bastion. C'est le site le plus élevé de la ville offrant de superbes vues sur Grand Harbour et les Trois Cités avec de gauche à droite : le fort Ricasoli, le fort Saint-Ange, puis les chantiers maritimes de Dockyard Creek où les Chevaliers réparaient leurs galères et qui étaient le point de départ des expéditions contre les Turcs.

 

Hastings Gardens perpétuent le souvenir du marquis de Hastings, gouverneur de Malte de 1824 à 1826, et forment balcon sur les glacis en étoile du rempart intérieur.

 

Le port de Marsamxett. Sur le quai en contre bas du Bastion de St Andrew's se trouve l'embarcadère qui permet de gagner Sliema en 10 minutes environ. Encore de jolies vues sur le port, Sliema et les remparts.

 

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La Co-Cathédrale

Autrefois église conventuelle de l' Ordre, la cathédrale Saint Jean est, du point de vue historique, l'un des monuments les plus importants de

l'archipel. Elle est l 'oeuvre de Girolamu Cassar, architecte maltais qui travailla aux fortifications de La Valette. Les travaux débutèrent en 1573 et se terminèrent en 1577. C’est en 1816 que l’église fut promue cathédrale par le pape. Elle partagea ce titre avec la cathédrale de Mdina, d’où l’appellation de Co-Cathédrale. Elle fut financée par le Grand Maître français Jean L'Evesque de la Cassière.

C'est un chef d'oeuvre d'art baroque.

 

De l'exterieur, le bâtiment trapu et austère montre la volonté de Cassar de transcrire les principes de rigueur et de sobriété de l'Ordre et de rester fidèle à la vocation moilitaire de La Valette. Le Balcon surplombant le portail flanqué de deux colonnes doriques servait à annoncer l'élection du Grand Maître de l'Ordre à la population. Au dessus du porche, les armes du pape Grégoire XIII sont entourées de celles de l'Ordre et du grand maître Jean L'Evesque de la Cassière.

La nef

La voute

Tombeau (pavement)

Côté balcon

Le contraste avec les somptueuses décorations de l'intérieur est saisissant. La nef centrale de 58 m est entourée de chapelles latérales consacrées aux différentes langues de l'Ordre.
Au dessus de la nef l'architecte Cassar a opté pour une voûte gigantesque sur laquelle Mattia Preti a peint les épisodes de la vie de Saint-Jean Baptiste.

 

Les somptueuses décorations du pavement répondent à celles de la voûte. La cathédrale est une vaste nécropole : le sol est pavé de 369 pierres tombales en marbre polychrome, sous lesquelles reposent les chevaliers. Les Grands Maîtres eux, gisent dans les sarcophages de la crypte ou dans les magnifiques tombeaux en marbre de leurs chapelles respectives.

Les chapelles sont toutes plus somptueuses les unes que les autres par leurs riches décorations ou leurs peintures dont certaines sont de Mattia Preti

 

L'oratoire est réservé aux novices. Il contient les deux plus célèbres tableaux que l'on puisse voir à Malte : Le Saint Jérôme (1607) et la Décollation de Saint Jean-Baptiste (1608) peints par Le Caravage. La deuxième composition est la seule signée par l'artiste : sa signature est apposée près de la flaque de sang.

 

Le musée de la cathédrale est aussi très intéressant avec ses tapisseries flamandes et ses incunables, magnifiques manuscrits avec des splendides enluminures.

 

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Les Musées

Le musée national d'Archéologie

 

 

Il est installé dans l'une des huit auberges des langues de l'ordre de Malte : l'auberge de Provence. Édifiée en 1571 d'après des dessins de Cassar, Les colonnes du portique de l'entrée marient harmonieusement ordre dorique et ordre ionique.

Au rez de chaussée il abrite la section (ouverte au public) concernant la préhistoire , elle même organisée en trois sections :

 

  • Chronologie des cultures néolithiques avec l'histoire du premier peuplement de Malte, à partir des premiers occupants venus de Sicile il y a près de 7000 ans.

La période Ghar Dalam (5200-4500 av J.-C.) illustrée par les petites têtes animales qui figuraient sur les anses des céramiques.
La culture de la vallée fertile de Skorba (4500-4100 av. J.-C.) est représentée par ses poteries grises et sans décor et sa belle céramique rouge. Elle a livré les plus anciennes figures humaines maltaises, aux hanches et à la poitrine généreuses.
Récapitulatif de l'art funéraire à travers la céramique.

  • Décor et architecture des temples mégalithiques.

La plupart des dalles ornées, notamment les spirales, proviennent des temples de Tarxien (3600-2500 av. J.-C.). On voit aussi des bandes de caprins et des miniatures animales modelées dans la terre ou taillées dans la pierre.

  • Statutaire humaine.

La section s'ouvre sur la statue sans buste, aux jambes revêtues d'une jupe frangée, découverte à Tarxien et qui devait dans son intégralité mesurer 2,75 m : c'est l'une des plus grandes statues monumentales du monde. La plupart des effigies humaines ont été retrouvées sans tête. Celles-ci étaient fabriquées séparément et sans doute conçues pour être interchangeables, en témoignent les trous visibles sur le cou des statues.... La majorité des têtes a dû être détruite intentionnellement ou par accident ?

Le site de Hagar Qim a livré en plus de la Vénus de Malte, une statue acéphale, aux formes généreuses.
De Hal Safleni proviennent the sleeping Lady, couchée sur un lit à pied ainsi que diverses figurines allongées.

frise

Sleeping Lady

La Venus de l'île

 

Au premier étage :


L'île accueille une exposition spectaculaire. Neuf des plus belles toiles du peintre italien Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit "Le Caravage" ont été ramenées des quatre coins du monde.

En 1607, le peintre fuyait Rome pour s'installer sur l'île de Malte. Pour célébrer le 400ème anniversaire de la période maltaise de l'artiste,il sera donc possible d'admirer, jusqu'à la fin du mois de novembre, les fameux clairs-obscurs qui ont révolutionné la peinture italienne du XVIIe siècle. L'exposition intitulée "Caravaggio : L'immagine del Divino" (Le Caravage : l'image du divin) permettra d'admirer, entre autres, "Le sacrifice d'Isaac" et "L'extase de Saint François" toiles originellement exposées à Princetown aux Etats-Unis, mais aussi un portrait de Saint Jean Baptiste ou un de Saint Francis, venus tout droit de Rome.

L'extase_de_Saint_François

Portrait_d'Alof_de_Wignacourt.

sacrifice d'Isaac

Saint Jean-Baptisite

 

 

Le musée national des Beaux Arts

Ce palais reconstruit sur l'une des premières résidences édifiées pour les Chevaliers, vit se succéder un grand nombre de personnages illustres, le dernier fut Lord Mountbatten, commandant de la flotte britannique durant la seconde guerre mondiale.
Depuis 1974, il abrite les oeuvres de maîtres italiens et flamands et retrace l'histoire artistique de Malte à l'époque des chevaliers de l'Ordre.

 

 

Un escalier à double révolution, tout de blanc peint, plus rococo que baroque, conduit à l'étage où débute la visite.

 

Le Palais des Grands Maîtres

Commencé en 1571 d’après les plans de Girolamu Cassar, il remonte aux débuts de l 'Ordre de Malte. Résidence des Grands Maîtres, ce superbe bâtiment est aujourd’hui le siège de la Présidence de la République de Malte et de la Chambre des Députés.

La façade de 89 m borde tout un côté de Palace Square. Elle a conservé le dépouillement imposant qui était la marque de l'architecte Cassar malgré la présence des deux porches de style baroque. Ils donnent accès à la cour Neptune qui doit son nom à la statue en bronze du dieu de la mer et à la cour Pinto dans laquelle tourne une horloge à quatre cadrans. Au dessus des figurines mauresques, un marteau de forgeron aurait dû battre les heures.

 

 

 

A l’intérieur, le vestibule de l'étage noble donne sur deux couloirs : celui de l’Armurerie réunissant environ 5 700 pièces provenant de toute l’Europe du XVIème à la moitié du XVIIIème siècle et le couloir du Prince de Galles. Ce dernier dessert la salle des Tapisseries des Gobelins (la Chambre du Conseil), la salle du Trône ou salle du Grand Conseil, la chambre Rouge appelée également hall des ambassadeurs (peintures de Van Loo et Cassarino) et enfin la chambre Jaune qui faisait office d'antichambre aux seize pages qui formaient la suite du grand maître. C'est dans cette salle que l'on peut voir le célèbre tableau d'Antoine de Favray : le Grand Maître Jean de la Valette de Parisot

Un peu d'histoire !

Jean Parisot de La Valette, 49e grand maître de l'Ordre de Malte. Né en 1494 au château de Labro à Parisot (82), grand maître en 1557, mort en 1568 à Malte.
Il tenta vainement de conquérir Tripoli, soutint un siège de quatre mois contre les troupes de Soliman le Magnifique commandées par le corsaire grec Dragut qui pensait s’emparer du fort en 5 jours mais le fort s’opposa à l’invasion turque pendant un mois. Après la mort du corsaire Dragut, les atrocités augmentèrent dans les deux camps, entre autre envers les prisonniers. Les chevaliers de Malte tiendront jusqu’à l’arrivée des renforts en septembre. Les troupes ottomanes se replient après avoir perdu près de 30000 hommes alors que l’Ordre de Malte n’a perdu qu’environ 1000 hommes. La victoire est célébrée avec magnificence dans toute la Chrétienté. Il faut désormais reconstruire Malte, la capitale s’appellera La Valette, en l’honneur du Grand Maître victorieux.